Département de philosophie

Contacter et convertir : philosophie, droit et théologie face aux « Nouveaux mondes »

 

Dans le contexte des prises de terres dans l’Atlantique inaugurant la Première Modernité coloniale, l’irruption déconcertante de sujets et d’espaces nouveaux au regard européen, et la nécessité impériale et missionnaire d’assujettir les autochtones, activèrent une série de débats, d’inventions argumentatives et d’innovations conceptuelles qui joueront un rôle déterminant dans la genèse de la philosophie politique moderne. Ces débats trouvèrent un support privilégié dans les écrits missionnaires, témoignages directs du contact violent des colonisateurs avec les populations guanches, taïnos, guayú, tupí ou aztèques, mais aussi des perplexités déconcertantes quant à la façon dont la foi devait leur être prêchée. Dans ce cours nous étudierons cette subjectivité missionnaire pour en interroger la postérité à long terme. Nous examinerons en particulier la façon dont les pratiques missionnaires ont articulé une théologie politique chrétienne en pleine constitution à des techniques très particulières d’exercice du pouvoir pastoral dans les espaces de mission. Cette enquête poursuivra un enseignement délivré l’an passé, mais ne requiert pas nécessairement de l’avoir suivi.

 

Michel Foucault, Sécurité, territoire, population. Cours au Collège de France de 1977-1978, Paris, Seuil/Gallimard/EHESS, 2004.

Alain Badiou, Saint Paul : la fondation de l’universalisme, Paris, Puf, 1998.

Enrique Dussel, Pablo de tarso en la filosofia politica actual, México, Ediciones Paulinas, 2012.

Las Casas, Sepúlveda, Nesto Capdvila (éd.), La controverse entre Las Casas et Sepúlveda, précédé de N. Capdvila, Impérialisme, empire et destruction, Paris, Vrin, 2007.

Eduardo Viveiros de Castro, L’inconstance de l’âme sauvage (1993), Genève, Labor & Fides.