Département de philosophie

L’acte et la coupure (2. Ontologie de la coupure subjective)

 

Après avoir étudié comment les logiques de la coupure ont reproblématisé la discontinuité (dans l’histoire sociale et dans l’histoire des sciences), ce cours propose de se tourner de la coupure historique vers la coupure subjective, en interrogeant ce qui rend l’acte irréductible à l’action (évaluable d’après des lois) et à la pratique (il est extérieur au social comme au savoir). En quoi la discontinuité de la coupure permet-elle de penser la césure de l’acte ou le passage à l’acte dans leur dimension dramatique (la lecture deleuzienne d’Hamlet et d’Œdipe) ? Comment cette puissance de surgissement et de mise en acte, dont l’interruption disqualifie la logique de la genèse, a-t-elle conduit Lacan à faire de la coupure l’un des noms du sujet, nouant au point même de leur hiatus le sujet du signifiant et le sujet de la jouissance ? Enfin, de quelle manière l’épistémologie de la coupure a-t-elle innervé les tentatives postmarxistes, parfois divergentes, parfois concurrentes, de repenser la politique subjective comme rupture de la causalité historique (Guattari, Foucault, Badiou) ?

 

Alain Badiou, Théorie du sujet, Seuil, 1982

Gilles Deleuze, Différence et répétition, Puf, 1968

Gilles Deleuze et Félix Guattari, L’Anti-Œdipe, Minuit, 1971

Michel Foucault, L’archéologie du savoir, Gallimard, 1969

Félix Guattari, Psychanalyse et transversalité, Maspero, 1972

Jacques Lacan, « Le désir et son interprétation », Le Séminaire VI, Ed. La Martinière, 2016.