LECERF Eric, RAMBEAU Frédéric. Ambivalence et portée d’un concept : l’homo faber


Semestre 1
Master ouvert Licence
Mardi de 18h à 21h les 1, 22 et 29 octobre, 19 et 26 novembre, 17 décembre 2024
+ 2 journées de séminaire intensif de 10h à 16h, jeudi 6 et vendredi 10 janvier 2025
 
LECERF Eric, RAMBEAU Frédéric 
Ambivalence et portée d’un concept : l’homo faber
 
Le concept d’homo faber est bien antérieur à cette seule désignation, posée par Bergson en 1907 dans L’Évolution créatrice. Contrairement à ce qui en est souvent dit, notamment par Hannah Arendt dans The Human Condition, ce concept n’essentialise pas cette activité que nous avons appris à nommer le travail, et dont le capitalisme s’est servi pour fonder une société aliénée. Il initie plutôt une perspective anthropologique centrée sur la notion d’écart. Si l’homo faber implique effectivement la présence d’une exception humaine, ce n’est pas au titre d’une domination sur la nature, qu’elle soit ou non justifiée par un horizon téléologique, mais bien par cet écart qui rompt toute possibilité d’avoir recours à l’umwelt pour penser le milieu humain. Le moi, pas plus que le langage, n’en constituent la cause, l’origine, ou le principe. Il s’agit bien d’un rapport au monde, la technique cessant de constituer cette extériorité décriée par Heidegger pour devenir, au sens propre, le milieu propre aux humains.
 
Bibliographie indicative :
Henri Bergson, L’évolution créatrice.
Henri Bergson, La pensée et le mouvant.
André Leroi-Gourhan, Le geste et la parole.
Lewis Mumford, Technique et civilisation.
Helmut Plessner, Les degrés de l’organique et l’homme.
Jean-Marie Schaeffer, La fin de l’exception humaine.
Max Scheler, Situation de l’homme dans le monde moderne.
Georges Sorel, De l’utilité du pragmatisme.