Journée d’études. Hegel après Hegel. 19 mai 2021
Hegel après Hegel
Journée d’études, 19 mai 2021
Université Paris Nanterre, Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, Université de Namur
Organisation : Frédéric Monferrand, Matthieu Renault, Jean-Baptiste Vuillerod
La philosophie de Hegel est indissociable de son avenir et de ses prolongements par-delà elle-même. Dès la mort du maître, l’école hégélienne a disputé l’héritage de sa pensée : entre Droite et Gauche, entre Jeunes et Vieux. L’œuvre naissante de Marx et de Engels, en particulier, est indissociable de l’éclatement de l’hégélianisme. Puis est venu le temps des réceptions et des grands commentaires : Haym, Dilthey, Haering, Rosenzweig, Kojève, Wahl, Hyppolite… Certaines grandes philosophies n’ont pas hésité à se présenter comme des actualisations de la philosophie hégélienne : c’est le cas, par exemple, de Dewey, de Lukács, d’Adorno, et plus récemment de philosophes contemporains comme Axel Honneth, Robert Brandom, John McDowell, Slavoj Žižek, Judith Butler, Catherine Malabou, et bien d’autres. Ce que l’on appelle aujourd’hui la « Hegel Renaissance » désigne ce regain d’intérêt actuel pour le philosophe d’Iéna ainsi que son importance dans les débats et les questions de la philosophie contemporaine.
Cette résurgence fait suite à une période – des années 1960 aux années 1980 – durant laquelle la philosophie de Hegel avait fait l’objet de virulentes critiques. En France notamment, un anti-hégélianisme radical s’était développé chez Deleuze, Althusser, Foucault, Levinas, Lyotard ou encore Derrida. Cette réaction anti-hégélienne est en réalité elle-même plus complexe qu’elle en a l’air, si l’on se rappelle qu’Althusser et Foucault ont fait leur mémoire de fin d’études sur Hegel, que Deleuze a été profondément marqué par le livre Logique et existence de son professeur Jean Hyppolite, et que la déconstruction derridienne souligne à de nombreuses reprises la dette qu’elle entretient envers l’hégélianisme. Il se pourrait par conséquent que l’anti-hégélianisme lui-même n’ait pas été si étranger à l’hégélianisme qu’il ne l’a parfois prétendu lui-même.
L’objectif de cette journée d’études est de penser ces vies plurielles de Hegel après Hegel, ces vitalités multiples qui ont prolongé l’hégélianisme par-delà l’achèvement du système hégélien lui-même.
La journée aura lieu intégralement en ligne.
Programme
Matin (9h45-13h30)
9h45 – Présentation de la journée
10h – Norbert Waszek : « De l’Encyclopédie de Hegel à la création par les Hégéliens de nouvelles disciplines scientifiques »
11h – Lena Ganz : « Figures de l’immanence chez Hegel et Marx »
12h – Simon Gissinger : « La différance chez Derrida : une déconstruction de la dialectique hégélienne ? »
Après-midi (14h30-17h30)
14h30 – Guillaume Dreidemie : « Violence et barbarie dans la philosophie de l’histoire de Hegel »
15h30 – Ioanna Bartsidi : « Gérard Lebrun et l’histoire de la philosophie comme tâche hégélienne »
16h30 – Louis Carré : « L’hégélianisme post-darwinien de Dewey »