Demie journée d’études internationale. Kinshasa South Sation. 11 déc. 2020


« Kinshasa South Station » est le titre de la deuxième session d’ateliers de la Biennale Yango II qui se déploie dans le temps sur deux années, à travers des rencontres (réelles ou virtuelles), des ateliers, des expositions, et des publications.
 
La première session, « Congo/graphies - cartes, images, métamorphoses » s’est tenue à Kinshasa du 4 au 6 février 2020. Son objectif visait à lancer les travaux conceptuels autour de la Biennale, en engageant la conversation entre artistes, chercheurs et acteurs culturels de la République démocratique du Congo (RDC) et de ses mondes diasporiques. Ces rencontres kinoises se sont effectuées dans des espaces emblématiques de la capitale nouant recherche, imagination et création, pour questionner les transformations de l’art contemporain dans le contexte congolais.
La deuxième session d’ateliers « Kinshasa South Station » se tient au Mac Val à Vitry Sur Seine (station 1). Il s’agit désormais d’installer des stations, des points d’arrêt multipliant les résonances de la scène artistique congolaise à l’extérieur de la RDC, elle-même, et du continent africain. Le signe « Congo », à travers les multiples voyages des diasporas congolaises dans le monde, s’incarne également dans l’espace francilien.
 
« Kinshasa South Station » est le nom d’une gare ferroviaire, dont la particularité n’est pas d’être un point fixe, mais bien plutôt un point qui tout en se déplaçant, se conçoit aussi comme un lieu d’arrivée. Une gare, mouvante, qui installe les Suds dans les Nords, et rappelle aux Nords la complexité de leurs liens (postcoloniaux, politiques, théoriques, économiques, artistiques…) avec les Suds. « Kinshasa South Station » accueille tous les voyageurs. Ce réseau de gares est géré par la compagnie « Kinshasa Star Line », compagnie du rail imaginaire, inspirée de la « Black Star Line », entreprise maritime transatlantique du XXe siècle fondée par Marcus Garvey, qui avait pour vocation de ramener les noirs des rives américaines sur le continent africain.
 
Dans les archives noires de la libération, les imaginaires ferroviaires (underground railroad…), nourrissent les récits de la libération. Ces récits ne mettent pas uniquement en tension le corps (muscles) et l’esprit (raison/imagination), mais engagent également un réseau d’images, de narrations qui ont pour centre les développements de la technique dès les débuts du capitalisme moderne. 
 
« Kinshasa South Station 1 » est un premier arrêt de la Kinshasa Star Line (KSL), en Europe, avant le dépôt des voyageurs à Kinshasa-Gare Centrale, pour la Biennale Yango II qui se tiendra en septembre 2021 en République démocratique du Congo. Depuis le début de la pandémie de Covid-19, la KSLest particulièrement active. Un de ces objectifs est de rassembler, de permettre la communication des images et des idées malgré les contraintes à l’immobilité, les relocalisations, la multiplication des gestes-barrières qui fixent circulation et mouvement humains à l’échelle planétaire. 
 
Lors des rencontres « Kinshasa South Station 1 », les discussions seront l’occasion de présenter le dernier numéro de la revue Multitudes qui propose une figuration textuelle de la KSL. Elles permettront de présenter les principes de la compagnie ferroviaire ainsi que les approches esthétiques, théoriques, politiques qu’elle entend véhiculer. Dans un contexte de pandémie, certes, mais aussi de montée de la haine et des replis dans le monde.
 

 
« Kinshasa South Station I »
 
Vendredi 11 décembre 2020
Série de Webinaires
Un partenariat : Yango II, MAC VAL, Université Paris VIII
 
Programme
 
14h – Introduction par Sara Alonso Gómez et Yala Kisukidi
14h30 – 16h : Kinshasa Star Line.
Capitaine de compagnie : Yala Kisukidi
Avec : Michèle Magema (artiste), Léonard Pongo (artiste), Natasa Petresin (curatrice), Anne Querrien (revue Multitudes)
 
Pause-café (20 min)
 
16h20 – 17h50 : Pour une poétique des latitudes.
Chef de gare : Sara Alonso Gómez
Avec : Dominique Malaquais (Historienne de l’art, curatrice), Le peuple qui manque (artistes/curateurs), Iván Argote (artiste)
 
 
 

 
 
Visuel : Mawena Yehoussi