FALQUET JULES, Sexe et race à l’ère du techno-capitalisme écocidaire (I) : La critique de l’idéologie Naturaliste
2023-2024 – Semestre 2
Master ouvert Licence
FALQUET Jules
Sexe et race à l’ère du techno-capitalisme écocidaire (I) : La critique de l’idéologie Naturaliste
Sexe et race à l’ère du techno-capitalisme écocidaire (I) : La critique de l’idéologie Naturaliste
L’objectif de ce séminaire, qui se déploiera sur l’ensemble de l’année (voir suite de la brochure), est de poursuivre l’analyse féministe et anti-raciste, dans la lignée de Colette Guillaumin, en l’inscrivant dans une réflexion sur les transformations contemporaines du capitalisme global.
Faisant le double constat de la crise de la valorisation du capital et du désastre écologique de l’andro-occidentalo-capitalo-cène, il s’agira d’analyser au plan matériel, les tendances fondamentalement écocides de la fuite en avant technologique tirée par le complexe militaro-industriel. Simultanément, au plan idéel, on réfléchira aux différentes logiques de recomposition de l’hétérosexisme et des racismes, ainsi qu’aux implications de l’idéologie « transhumaniste ».
Nous serons ainsi amené-e-s à revenir sur l’idéologie naturaliste et la montée en puissance de la biologie comme « science paradigmatique » occidentale, à son hybridation avec la cybernétique, aux liens entre ces deux puissantes idéologies (au-delà de certaines contradictions apparentes) et à leurs conséquences.
En toile de fond de la réflexion, nous nous interrogerons sur le sens profond du devenir cyborg, sa désirabilité, et sur les résistances décoloniales, antiracistes, anticapitalistes et lesbo-féministes à l’idéologie du « progrès » prométhéen sans fin —différentes perspectives non-occidentales ou occidentales que l’on peut nommer « écoféministes » pour faire vite, faisant contre-point à ce projet.
Le premier semestre sera consacré à démythifier l’idée de Nature, grâce à des lectures fondamentales dans les domaines du féminisme, de l’antiracisme et de l’écoféminisme, ainsi qu’à une première réflexion sur les questions de la procréation, des nouvelles technologies reproductives (NTR) et des dimensions économiques, mais aussi des implications racistes et hétéropatriarcales de l’eugénisme, comme tentative de régulation des différentes possibilités de « métissage » dans la perspective de la « combinatoire straight ».
Indications bibliographiques :
Fox Keller, Evelyn Fox. 1985. Reflections on Gender and Science. New Haven. Yale University Press.
Guillaumin, Colette. 2016 [1992]. Sexe, race et pratique du pouvoir. L’idée de Nature. Paris : Côté-femmes.
Guillaumin, Colette. 2002. [1972]. L’idéologie raciste. Paris. Gallimard, Folio Essais. 378 p.
Haraway, Donna. 1988. "Situated Knowledges : The Science Question in Feminism and the Privilege of Partial Perspective." Feminist Studies, n°14. Pp. 575-599.
Harding, Sandra. 1991. Whose Science ? Whose Knowledge ? Thinking from Women’s Lives. Ithaca. Cornell University Press.
Lafontaine, Céline, Le Corps-marché, La marchandisation de la vie humaine à l’ère de la bioéconomie. Seuil, 2014., p 60.
Pessis, Céline (dir.), Survivre et vivre. Critique de la science, naissance de l’écologie, Paris, L’Échappée, coll. « Frankenstein », 2014, 480 p.
Shiva, Vandana. 1996. Ethique et agroindustrie, Main basse sur la vie. Paris. L’Harmattan, Femmes et Changements. 127 p.