CANY Bruno, Le dialogue philosophique-romanesque chez Diderot
2023-2024 – Semestre 2
Mercredi 12h - 15h
Master ouvert Licence
CANY Bruno
Le dialogue philosophique-romanesque chez Diderot
Dans ces trois romans Diderot esquisse progressivement sa pragmatique philosophique : d’abord un brouillage genres avec Les Bijoux indiscrets (1748), ensuite la création d’un dispositif éthico-philosophique avec La religieuse (1760) enfin la création d’une esthétique de l’image avec Jacques le fataliste (1771). Cette esthétique de l’image s’est constituée préalablement au sein d’un dialogue des arts : dans ses écrits sur le roman, le théâtre (Le paradoxe du comédien, 1769) et la peinture (Essais sur la peinture, 1765).
Diderot reprend ici la matière des Pensées sur l’interprétation de la nature (1753) et les difficultés rencontrées dans La lettre sur les aveugles (1749) ; mais la pensée philosophique ne se fait pas simplement « dialogues philosophiques », elle s’enchâsse littéralement dans le théâtre de Diderot pour composer une pièce en trois actes, qui n’a pourtant pas vocation à être mise en scène.
Le but de ce cours est de relire les trois dialogues qui constituent Le rêve de d’Alembert (1769), sommet philosophique reconnu de l’œuvre de Diderot, afin d’en étudier la mécanique de pensée, laquelle utilise un art de la parole et de la discussion lui permettant de maintenir un scepticisme actif et non dogmatique afin de déployer une pensée philosophique qui ne s’enferme pas dans la rationalité du logos, faisant par-là même de Diderot un des penseurs les plus modernes de son siècle.
Indications bibliographiques :
Diderot, Le Neveu de Rameau et autres dialogues philosophiques (édition Jean Varloot), Folio n°761 (1972).
Diderot, Jacques le fataliste,
Diderot, La lettre sur les aveugles,
Colas Duflo, Diderot philosophe, Honoré Champion (2013).
Ann Elisabeth Sejten, Diderot ou le défi esthétique, Vrin (1999).
Pierre Hartmann, Diderot, la figuration du philosophe, José Corti (2003).
Yvon Belaval, L’esthétique sans paradoxe de Diderot, Gallimard (1950).
Roger Kempf, Diderot et le roman, Seuil (1984).
Nicolas Rousseau, Diderot : L’écriture romanesque à l’épreuve du sensible, Honoré Champion (1997).