BIRNBAUM Antonia. La pauvreté en expérience


Semestre 2
Mardi 9h-12h
Licence ouvert Master
 
BIRNBAUM Antonia
La pauvreté en expérience
 
Dans son texte « Programme de la philosophie qui vient » datant de 1918 Walter Benjamin remet en cause deux prémisses de l’expérience kantienne : qu’il y a une distinction entre le sujet et l’objet de l’expérience, qu’il ne peut jamais y avoir expérience de l’absolu. Son programme consiste à inclure l’absolu dans l’expérience tout en refusant de le saisir dans des catégories finies. Il en ressort que l’expérience, au sens spéculatif, a pour condition sa propre discontinuité.
Dans « Expérience et pauvreté » cette discontinuité revêt un tour nouveau : si, comme le diagnostique Benjamin, l’événement de la Première Guerre mondiale est impossible à formuler en termes d’expérience pour ceux qui l’ont vécue, il nous faut alors inventer une vie qui ne se déroule plus sous l’autorité de l’expérience, mais au regard de son impossibilité. Dans le texte, cette pauvreté nouvelle traverse plusieurs matériaux et concepts : l’implication de la technique dans la configuration spatio-temporelle, la ponctualité du sujet cartésien, les tableaux de Klee. A ces occurrences, que le cours interroge, on en ajoutera d’autres, qui ne sont pas toutes homogènes au corpus benjaminien, mais pour lesquelles le rapport à la pauvreté est pertinent : la citation, le décoratif, Marcel Duchamp. Qu’est-ce qui devient intelligible quand on interroge une procédure à partir de ce dont elle se débarrasse ? Telle est la question.
 
Walter Benjamin, « Expérience et pauvreté » in : Œuvres II, Paris, Éditions Gallimard, 2000, p. 365-372.
Une bibliographie complète sera proposée en début de cours.