REVEL Ariane. Avatars de l’utopie classique


Semestre 1
Lundi 12h-15h
Licence ouvert Master
 
REVEL Ariane
Avatars de l’utopie classique
 
Si l’utopie est, pour les lecteurs du XXIe siècle que nous sommes, un mode de la pensée politique qui ouvre sur la possibilité d’un avenir autre, telle n’est pas sa fonction initiale, en tant que genre d’écriture, à l’époque moderne. On voudrait repartir des schèmes propres à l’utopie classique, telle qu’elle est définie par l’œuvre de Thomas More qui donne son nom au genre (1516), puis à travers le développement de l’utopie narrative – avec le modèle de L’Histoire des Sévarambes de Veiras (1677) – pour mettre au jour les fonctions philosophiques et politiques de l’utopie telle qu’elle se pratique avant l’utopisme, c’est-à-dire d’abord comme discours critique dont il faudra montrer les ressorts complexes. C’est dans le même temps la tension que l’utopie classique entretient avec une pensée de l’histoire qui nous occupera, en particulier dans les décennies qui précèdent la révolution. On consacrera ainsi une partie du cours à l’étude de L’An 2440 de Louis-Sébastien Mercier, et au statut du sous-genre utopique que cet ouvrage invente : l’uchronie, qui apparaît non pas seulement comme déplacement de l’utopie de l’espace au temps, mais bien comme fiction de l’histoire.
 
Indications bibliographiques :
Thomas More, L’Utopie.
Denis Veiras, Histoire des Sévarambes.
Louis-Sébastien Mercier, L’An 2440.
Bronislaw Baczko, Lumières de l’Utopie, Paris, Payot, 1982.
Pierre-François Moreau, Le Récit utopique, Paris, PUF, 1982.
Jean-Michel Racault, L’Utopie narrative en France et en Angleterre, Oxford, SVEC, 1991.
Stéphanie Roza, Comment l’utopie est devenue programme, Paris, Classiques Garnier, 2015.