Département de philosophie

Que signifie hériter du passé ?

Theodor W. Adorno et Max Horkheimer durant l’exil

 

Ce cours se concentre sur les œuvres des années 1930 et 1940 de Theodor W. Adorno et Max Horkheimer. Il s’agira, au fil des séances, de faire émerger un dialogue fécond entre philosophie et politique autour des usages du passé et de la question de son héritage, en lien avec le fascisme allemand.

L’objectif est double : d’une part, analyser la manière dont ces auteurs interprètent le phénomène fasciste dans son rapport au passé et à la modernité philosophique ; d’autre part, identifier les stratégies qu’ils déploient pour tenter de préserver de ce passé quelque chose qui puisse encore être transmis comme héritage. Avec La Dialectique de la raison (1944) en point de mire, nous verrons ainsi comment, à travers différents textes, Adorno et Horkheimer travaillent les notions d’archaïsme et de progrès afin de comprendre comment la logique de l’émancipation a pu, par sa propre dynamique interne, se retourner en son contraire.

En adoptant cette approche transversale, le cours vise non seulement à introduire les problématiques propres à Adorno et Horkheimer, mais aussi à faire dialoguer leurs analyses avec celles d’autres auteurs issus d’une constellation proche, au premier rang desquels Ernst Bloch. Une attention particulière sera également portée à la méthode de lecture qu’ils élaborent au cours de cette période décisive de leur production théorique.

 

T. W. Adorno, Max Horkheimer, La Dialectique de la raison, trad. É. Kaufholz et J.-R. Ladmiral, Paris, Gallimard, 1974.

T. W. Adorno, Prismes, trad. G. et R. Rochlitz, Payot, 1986.

Max Horkheimer, Théorie traditionnelle et théorie critique, trad. C. Maillard et S. Muller, Gallimard, 1974.

Ernst Bloch, Héritage de ce temps, trad. J. Lacoste, Paris, Éditions Klincksieck, 2017.