Table ronde. Oyo ndoto na biso / La fabrique des rêves. 2 fév. 2022
Oyo ndoto na biso / La fabrique des rêves
Parole, poésie, performance, musique
Rencontre
Le 2 février 2022 de 18h à 22h
Palais de Tokyo
13, Av. du Président Wilson – Paris XVIe
Parole, poésie, performance, musique
Rencontre
Le 2 février 2022 de 18h à 22h
Palais de Tokyo
13, Av. du Président Wilson – Paris XVIe
La Biennale de Kinshasa, fondée en 2014 par l’artiste Kiripi Katembo, en se déployant sur un mode processuel pour sa deuxième édition (Yango II), a donné corps à toute une fabrique matérielle des rêves, portée, créée exclusivement par des artistes. Cette fabrique se performe et se raconte au Palais de Tokyo, dans la Library of Things we Forgot to remember, au cœur de l’exposition Ubuntu, un rêve lucide.
Avec : Sara Alonso Gomez (historienne d’art, co-commissaire de Yango 2), Samuel Kamenzi (artiste, chanteur, compositeur), Nadia Yala Kisukidi (Philosophe, co-commissaire de Yango 2), Annie Lulu (artiste, poétesse, écrivaine), Nelson Makengo (artiste, cinéaste), Maya Mihindou (artiste, dessinatrice, peintre), Yves Mwamba (artiste, chorégraphe), Fiston Mwanza Mujila (artiste, poète, écrivain), Claudia Tennant (artiste, peintre, musicienne).
Fallon Mayanja (artiste, dj, performeuse) interviendra en musique, avec un mix mêlant les albums vinyles présentés au sein de la Library of Things We Forgot to Remember avec sa tracklist personnelle.
L’exposition « Ubuntu, un rêve lucide » appelle non pas la nuit, mais le jour et rassemble les rêves diurnes, ceux qui poussent à l’action, maintiennent le corps et l’esprit en éveil. La Biennale de Kinshasa Yango 2 imagine, en lien avec l’exposition, une scène de paroles et de performances mobilisant des rêves, lucides et collectifs. Ils sillonnent la République démocratique du Congo, traversent la pluralité des mondes afrodiasporiques, habitent les indépendances, ou renforcent la puissance utopique d’un univers défait de la race et de la colonie. Ils affirment tous leur refus, politique et poétique, de la résignation, d’un monde réduit aux visages rongés par l’absence d’alternative.
Le terme « ndoto » (« rêve » en lingala) est un terme trop souvent péjoratif dans les rues de Kinshasa. Idéalités, chimères qui occupent l’esprit de celles et ceux qui peinent à garder les pieds sur terre. Mais tous les songes ne sont pas nocturnes ; les rêves éveillés ne se satisfont pas du réel tel qu’il est. Ils le cognent, le recomposent, le remodèlent jusqu’à ce qu’il prenne forme nouvelle. Les rêves éveillés sont des rêves politiques ; ils ne méprisent pas la matière, ils tracent des sillons dans la terre. La puissance transformatrice des rêves soutient de nombreux engagements collectifs et artistiques en République Démocratique du Congo. La session « Oyo Ndoto Na Biso » (littéralement : « c’est notre rêve ») fraye un chemin pour les désirs qui saisissent la création congolaise et afro-diasporique, ouvrant la voie à de nouveaux imaginaires sociaux et politiques.
Art Work : Mawena Yehouessi