KISUKIDI Nadia Yala. Le marronnage et le refus


2019-2020 – Semestre 2
Mercredi 15h-18h
Master
 
KISUKIDI Nadia Yala
Le marronnage et le refus
 
Dans le Discours antillais (DA), Edouard Glissant réhabilite des figures de la résistance et de la culture antillaise, déformées par l’historiographie coloniale : marrons et quimboiseurs. La figure du marron, esclave fugitif, incarnant une opposition radicale au système plantationnaire, constitue le foyer de toute une philosophie de la mémoire, de la connaissance, de l’imagination politique et du vivant (forêt, mornes, végétaux ...) chez Glissant : « La forêt du marronnage fut [...] le premier obstacle que l’esclave en fuite opposait à la transparence du colon. » (DA, p. 260)
En partant du texte glissantien, il s’agira, dans ce cours d’explorer la manière dont le personnage du « marron » se construit comme figure philosophique de la résistance et du refus, traversant toute une pensée noire radicale dans les Amériques qui se constitua en affrontant l’expérience du « triple Inconnu » (Glissant) : la cale du négrier, la « trahison de l’Atlantique » (R. Segato), le gouffre de la traversée. Que peut être une philosophie du marronnage ? Comment à partir de la fuite du marron, peut se reconfigurer une pensée de la libération ?
 
Indications bibliographiques :
 
  • Edouard Glissant, Le discours antillais, Paris, Gallimard, « Folio », 1997.
  • Edouard Glissant, Mahagony, Paris, Gallimard, 1997 (roman)
  • Edouard Glissant, Le quatrième siècle, Paris, Gallimard, (roman)
  • Denetem Touam Bona, Fugitif où cours-tu ?, Paris, PUF, 2016
  • Alejo Carpentier, Le Royaume de ce monde, tr. fr. René L.-F. Durand, Paris, Gallimard, 1980 (roman)
  • Alvin Thompson, Flight to freedom : african runaways and marroons in the Americas, Kingston : University of the West Indies Press, 2006
  • Robin D.G. Kelley, Freedom dreams : the black radical imagination, Boston, Beacon Press, 2003
  • Gilles Deleuze/ Félix Guattari, Mille plateaux, Paris, Editions de Minuit, 1980.