BIRNBAUM Antonia et ANTOINE Jean-Philippe Le Culte moderne des monuments, Aloïs Riegl, 1903
2019-2020 – Semestre 2
Mardi 12h-15h
Licence, Master (mutualisé avec le département d’Arts Plastiques)
Mardi 12h-15h
Licence, Master (mutualisé avec le département d’Arts Plastiques)
BIRNBAUM Antonia et ANTOINE Jean-Philippe
Le Culte moderne des monuments, Aloïs Riegl, 1903
Le Culte moderne des monuments, Aloïs Riegl, 1903
Le Culte moderne des monuments (son essence et sa genèse) d’Aloïs Riegl, 1903, que nous lirons dans ce cours, est d’abord un texte de commande du Ministère autrichien des beaux-arts pour orienter la pratique de conservation. Entreprenant l’inventaire des valeurs implicites de ce culte, Riegl dissocie au sein même des artefacts leur valeur de monument ou de document. Pris comme monuments, les objets et édifices perpétuent la mémoire d’un événement, matérialisent celle-ci, tandis que les documents eux, s’intéressent à la signification du passé.
Riegl souligne : si la saisie d’une signification oblige à une interprétation, au discernement d’une valeur expressive, ce n’est pas le cas pour le monument. En tant que monument un objet peut soit être destiné en amont à une fonction mémorielle, soit s’en charger après coup, et donc le devenir de manière non intentionnelle. Ainsi un document peut aussi bien devenir monument, quand il est appréhendé selon sa facture, et non sa signification.
Riegl va explorer comment la mémoire se mêle au sein même des objets, comment ils se découpent selon des dépôts de mémoire qui divergent entre eux : la valeur historique — matérialisation d’une époque révolue —, la valeur d’ancienneté — matérialisation qualitative du passé, d’une discordance des temps, dans les marques de l’âge qui sépare l’événement de lui-même —, la valeur d’art — matérialisation de son intégrité formelle. Si la valeur historique reste encore souvent attachée à des intérêts nationaux, parce que liée au statut d’une époque particulière, la valeur d’ancienneté permet de rendre tangible, en un substrat sensible éphémère, une épreuve singulière du temps.
Ce cours de lecture se propose de lire « lentement » ce texte, d’en dégager la portée en insistant sur la manière dont il transforme et réinitialise les problèmes théoriques que posent les rapports entre les disciplines de l’histoire et celle de l’histoire de l’art.
Riegl souligne : si la saisie d’une signification oblige à une interprétation, au discernement d’une valeur expressive, ce n’est pas le cas pour le monument. En tant que monument un objet peut soit être destiné en amont à une fonction mémorielle, soit s’en charger après coup, et donc le devenir de manière non intentionnelle. Ainsi un document peut aussi bien devenir monument, quand il est appréhendé selon sa facture, et non sa signification.
Riegl va explorer comment la mémoire se mêle au sein même des objets, comment ils se découpent selon des dépôts de mémoire qui divergent entre eux : la valeur historique — matérialisation d’une époque révolue —, la valeur d’ancienneté — matérialisation qualitative du passé, d’une discordance des temps, dans les marques de l’âge qui sépare l’événement de lui-même —, la valeur d’art — matérialisation de son intégrité formelle. Si la valeur historique reste encore souvent attachée à des intérêts nationaux, parce que liée au statut d’une époque particulière, la valeur d’ancienneté permet de rendre tangible, en un substrat sensible éphémère, une épreuve singulière du temps.
Ce cours de lecture se propose de lire « lentement » ce texte, d’en dégager la portée en insistant sur la manière dont il transforme et réinitialise les problèmes théoriques que posent les rapports entre les disciplines de l’histoire et celle de l’histoire de l’art.
Indications bibliographiques :
- Aloïs Riegl, Le culte moderne des monuments, son essence et sa genèse, Trad. D. Wieczorek, Paris, Editions du seuil, 2013 (cette traduction, pas celle de Boulet)