Camila GINÉS (Allocataire | LLCP-Paris 8)


Camila Ginés rédige une thèse de philosophie intitulée « La philosophie comme mètisophagie. Pour une généalogie du mensonge entre philosophie et rhétorique » sous la direction de Guillaume Sibertin-Blanc et Orazio Irrera (année d’inscription en thèse : 2021-2022).
 
 
Résumé du sujet de thèse : Ce projet de thèse vise une histoire conceptuelle du mensonge, envisagé comme un acte de langage qui, en disjoignant discours et vérité, constitue un opérateur stratégique capable d’altérer et de renverser des rapports de force politiques et sociaux. Ma recherche adopte une méthode généalogique, et s’adosse à un travail d’archive dans le Fonds Michel Foucault (NAF 28730) et à l’édition scientifique récente des cours de philologie de Nietzsche. Dans un premier temps, il s’agit de revenir sur le rapport problématique entre parrêsia (entendue comme modalité d’un dire-vrai) et rhétorique chez le dernier Foucault, puis sur le statut de la force du langage propre à la rhétorique et à la sophistique chez le jeune Nietzsche, qui la retourna contre l’autodéfinition de la philosophie platonicienne. De ce point de vue, le point focal de mon enquête est de réévaluer, par le prisme du problème du mensonge, le rôle qu’a joué la rhétorique dans la naissance du discours philosophique. Enfin, je m’attache à reconduire la force de la parole mensongère aux formes qu’elle prenait dans la Grèce archaïque, et en ce sens ma recherche s’inscrit dans le sillage d’études d’hellénistes consacrées à la mètis, cette forme particulière d’intelligence faite de ruses et stratagèmes permettant au plus faible de lutter et triompher sur le plus fort, et dont M. Detienne et J.-P. Vernant en particulier ont reconstruit l’espace très complexe de circulation dans l’univers social et culturel de la Grèce archaïque : en tenir compte est sous cet angle indispensable pour intégrer les analyses de Nietzsche sur la force du langage de la rhétorique et du mensonge dans le cadre d’une généalogie politique du mensonge. L’hypothèse de fond qui guide mon enquête est ainsi de vérifier si le geste philosophique de Platon, en instituant le partage classique entre philosophie et rhétorique, opère une neutralisation et une incorporation de la mètis par la philosophie, qui à la fois la bride et, en termes nietzschéens, la « falsifie » tout en la mettant à son service. Pour reprendre la Théogonie d’Hésiode où la mètis, mentionnée pour la première fois, se trouve représentée mythologiquement comme une déesse qui finit par être avalée par Zeus, je me propose de vérifier si on peut qualifier le geste platonicien comme « métisophagie » – ce qui revient à explorer ses effets multiples tant sur le plan historico-conceptuel que sur le plan éthico-politique.
 
Activités scientifiques
 
1. Communications scientifques 
 
  • « Généalogie, alèthurgie et critique », 15 février 2022. Intervention prononcée dans le cadre du Séminaire « Foucault à Paris 8 : Nietzsche, Foucault et la généalogie » organisé par Michèle Cohen-Halimi et Orazio Irrera.
  • « Nietzsche, Foucault et Diogène : La philosophie comme grimace devant le pouvoir », 6 novembre 2021. Intervention prononcée dans le cadre du cours « Ecce Homo de Nietzsche et la fin de la confession” de Michèle Cohen-Halimi.
2. Activités professionnelles
 
  • Enseignement, cours du Master de Philosophie, titre : Alèthurgie et idéologie. Université Paris 8, Département de philosophie. Septembre-Décembre 2021(avec Orazio Irrera et Alessandro Falconieri).
  • Enseignement, cours du Master de Philosophie, titre : Critique et falsification. Université Paris 8, Département de philosophie. Janvier-Mai 2022
  • Tutrice du Master « Philosophie », Département de Philosophie, Université Paris 8 Saint-Denis (2020-21).
3. Activités de Recherche
 
  • 2019 – aujourd’hui : Travaux de recherche sur le Fond Michel Foucault (NAF 28730), BnF, dans le cadre des activités du Groupe de recherche sur les archives foucaldiennes (GRAF) coordonné par Orazio Irrera à l’Université Paris VIII.