RAMBEAU Frédéric, Les représentations hyper-intenses


2023-2024 – Semestre 2
Jeudi 12h-15h
Master ouvert à la licence
 
RAMBEAU Frédéric
Les représentations hyper-intenses
 
L’assimilation du problème de la perception au problème de l’accès du sujet à l’objet se trouve au cœur de l’identification moderne de la conscience comme essence ou expression privilégiée de la subjectivité. À l’inverse, le problème des perceptions sans objet conduit à envisager un tout autre concept de conscience, qui est comme la contre-effectuation de l’invention européenne de la conscience : une conscience « désubjectivée », impersonnelle et non spécifiquement humaine.
On suivra dans cette perspective les voies philosophiques et psychanalytiques qui ont réfléchi la perception depuis la question de son intensité. L’intensité comme degré de la sensation, de Leibniz à Deleuze en passant par Maïmon. Mais aussi la « représentation hyper intense » chez Freud (à la suite de Fechner) dans l’hystérie, le rêve ou la vie amoureuse.
En confrontant ces deux lignes de la psychanalyse freudienne et de la philosophie transcendantale néo-leibnizienne, on verra comment cet enjeu de l’intensité rend problématique la différence entre ce qui est en nous et ce qui est hors de nous (loin d’être donnée, elle doit être acquise par la pensée) et conduit à repenser les rapports entre conscience et inconscient à partir d’un nouveau champ transcendantal psycho-cosmique.
 
Bibliographie indicative :
G.W. Leibniz, Monadologie, Paris, Delagrave, 1956
G.W. Leibniz, Discours de métaphysique, Pris, Vrin, 1988
S. Maïmon, Essai sur la philosophie transcendantale, Paris, Vrin, 1989
I. Dupéron, Gustav Théodor Fechner : Le parallélisme psychophysiologique, Paris, Puf, 2000
S. Freud, Esquisse d’une psychologie, Toulouse, Érès, 2019
G. Deleuze, Différence et Répétition, Paris, Puf, 1968 (chapitre V « Synthèse asymétrique du sensible »)
G. Deleuze, Le Pli, Leibniz et le baroque, Paris, Minuit, 1988 (chap.7)