Département de philosophie

Capitalisme et schizophrénie. Empire ou impérialisme ?

 

On connaît la déclaration de Deleuze dans son entretien avec Negri : « […] nous ne croyons pas à une philosophie politique qui ne serait pas centrée sur l’analyse du capitalisme et ses développements. » Et d’enchainer, en guise d’explication du marxisme partagé avec Guattari : « Ce qui nous intéresse le plus chez Marx, c’est l’analyse du capitalisme comme système immanent qui ne cesse de repousser ses propres limites et qui les retrouve toujours à une échelle agrandie, parce que la limite, c’est le Capital lui-même. » C’est cette analyse du capitalisme qui sera développée en tant qu’axiomatique par Deleuze et Guattari de L’Anti-Œdipe (1972) à Mille plateaux (1980), que nous souhaiterions prolonger jusqu’à la grande synthèse biopolitique d’Empire (2000) de Hardt et Negri pour la confronter aux stratégies postfordistes, néolibérales et peut-être impérialistes du capital depuis le tournant des années 1970. Au risque pour nous de découvrir dans cette enquête, à la fois historique et conceptuelle, d’autres limites que celles relevant du seul capital.

 

Gilles Deleuze, Félix Guattari, L’Anti-Œdipe, Paris, Minuit, 1972.

-------------------------------------, Mille plateaux, Paris, Minuit, 1980.

Félix Guattari, Antonio Negri, Les nouveaux espaces de liberté (1985), rééd. Paris, Lignes, 2010.

Gilles Deleuze, « Post-scriptum sur les sociétés de contrôle » (1990), in Pourparlers, Paris, Minuit, 1992.

Michael Hardt, Antonio Negri, Empire, trad. fr., Paris, Exils, 2000.