Séminaire Deligny/Illich. 1ère séance : 27 sept. 2023


Le séminaire organisé par Eric Lecerf et Bertrand Ogilvie, Antidotes aux émancipations normatives, lectures croisées de Fernand Deligny et d’Ivan Illich, débutera avec une semaine d’avance.
La première séance se tiendra ainsi le mercredi 27 septembre et la deuxième le mercredi 4 octobre. Pour la suite du séminaire, qui est annuel, nous conserverons celles annoncées dans le descriptif joint à ce mail.
Un séminaire annuel, c’est-à-dire que les séances se déroulent tout au long de l’année, au nombre de deux par mois, ceci afin de disposer entre chaque groupe de deux séances d’un temps de travail personnel.
Au cours de ces deux premières séances, nous déterminerons ensemble les modalités d’avancée des lectures et recherches.
L’inscription administrative de ce séminaire sera effectuée au second semestre alors que la moitié des séances se seront déjà tenues au premier semestre.
 
 
Antidotes aux émancipations normatives, lectures croisées de Fernand Deligny et d’Ivan Illich
 
Mercredi 18h-21h (A028)
Niveau Master ouvert Licence
Semestre 1 :
27 septembre et 4 octobre,
8 et 15 novembre,
6 et 13 décembre
Semestre 2 :
31 janvier et 7 février,
6 et 13 mars,
3 et 24 avril 
 
Avec l’enfance comme horizon de sens, ce séminaire se propose de reprendre le dossier des projets éducatifs émancipateurs perpétuellement ouverts et refermés en cherchant à analyser ce qui expliquerait ce perpétuel ressac. Sans doute le fait que seuls des adultes « bien intentionnés » « se penchent » sur le « problème » de l’enfance n’y est pas pour rien. De ceux pour lesquels elle est un « problème » qu’y a-t-il à attendre sinon le souci, décliné de multiples manières, de le « régler » ? Et de cette « règle », qu’attendre sinon une certaine violence normative, fût-elle dotée des meilleures intentions et adossées à des « anthropologies » qui, pour se croire politiques ou même révolutionnaires, n’en restent pas moins des anthropologies, c’est-à-dire des arrêts sur image conférant à leur objet une fixité de nature qui ne peut que trahir le mouvement irrépressible dans lequel sont pris ces enfants quand on leur accorde de ne pas passer du statut d’objets à celui de sujets comme on tombe de Charybde en Scylla ? La dimension anarchique et l’horizon d’utopie (pris en son sens premier, rebelle à celui que l’idéologie dominante de l’efficacité lui confère d’irréalisable) dans laquelle aussi bien Deligny qu’Illich s’inscrivirent délibérément devraient nous permettre d’élaborer une critique des doctrines et des visées impériales qui se donnent des allures de radicalité et de porter le fer au cœur des apories entretenues des établissements d’enseignement, des institution de soin, des secteurs de l’éducation et de la rééducation en général. Le malaise y est si patent, si étendu et si scandaleusement manipulé par les pouvoirs de toutes sortes et de tout niveau qu’on ne peut qu’y voir un enjeu majeur des sociétés modernes, la boîte noire de leur reproduction à l’identique, le secret de Polichinelle de leur mépris de l’humain. Court-circuitant le discours spécialisé, administratif, pédagogique et pseudo-scientifique qui prétend avoir la mainmise sur le monde de l’enfance, on cherchera les moyens de donner la parole à celui qui, soi-disant ne parle pas encore, l’infans.
 
Indications bibliographiques :
Fernand Deligny, Les vagabonds efficaces & autres récits, Paris, Maspero, 1975
Fernand Deligny, Les enfants et le silence, Paris, Galilée, 1980
Fernand Deligny, Cartes et lignes d’erre, Paris, l’Arachnéen, 2013
Fernand Deligny, Lettres à un travailleur social, Paris, l’Arachnéen, 2017
Ivan Illich, Une société sans école, Paris, Seuil, 1971
Ivan Illich, Le genre vernaculaire, Paris, Seuil, 1983
Ivan Illich, ABC, l’alphabétisation de l’esprit populaire, Paris, La Découverte, 1990
Ivan Illich, La perte des sens, Paris, Fayard, 2004