COHEN-HALIMI Michèle, Ecce Homo de Nietzsche et la fin de la confession


2021-2022 — Semestre 1 
Mardi 9h-12h
Master ouvert Licence
 
COHEN-HALIMI Michèle
Ecce Homo de Nietzsche et la fin de la confession
 
Écrit entre le 15 octobre 1888 et le 4 novembre 1888, Ecce Homo est le dernier livre publié du vivant de Nietzsche, avant l’effondrement du 3 janvier 1889. Nietzsche abdique la nécessité fictive de sa propre identité : l’autos de l’auto-biographie se diffracte en fonctions et masques, la biographie de l’auto-biographie ouvre la perspective d’un nouveau régime d’écriture philosophique. La confession s’abolit pour devenir une adresse à la vie, et non plus à Dieu, une introduction à la vita nuova, à une vie nouvelle et « renouvelante », et opérer la mise en œuvre de l’éternel retour. « En Allemagne, on se plaint beaucoup de mes excentricités. Mais comme on ne sait pas où est mon centre on aura de la peine à savoir où et quand j’ai été excentrique jusqu’à présent. », écrivait Nietzsche à Carl Fuchs le 14 décembre 1887. Ecce Homo, qui semble le livre le plus excentrique de Nietzsche, est paradoxalement celui qui donne à saisir ce « centre » méconnu en articulant ensemble l’hypothèse de la volonté de puissance, la pensée de l’éternel retour et la sortie du christianisme.
 
Indications bibliographiques :
 
  • F. Nietzsche, Ecce Homo, trad. J.-C. Hémery, dans Œuvres philosophiques complètes, t. VIII, Paris, Gallimard, 1974.
  • Baudelaire, Fusées et Mon cœur mis à nu, Paris, Gallimard, coll. « Folio », 1986.
  • J. Burckhardt, « L’individu et l’universel » dans Considérations sur l’histoire universelle, Paris, Allia, 2001.
  • J. Delumeau, L’aveu et le pardon. Les difficultés de la confession XIIIe – XVIIIe siècle, Paris, Fayard, 1990.
  • J. Derrida, Otobiographies, Paris, Galilée, 1984.
  • Circonfession, Paris, Le Seuil, 1991.
  • M. Foucault, Les aveux de la chair, Paris, Gallimard, 2018.
  • S. Kofman, Explosion I, Paris, Galilée, 1992.
  • Plutarque, Vies parallèles, Paris, Gallimard, coll. « Quarto », 2001.
  • J.-J. Rousseau, Les Confessions, Œuvres complètes, t. I, Paris, Gallimard, coll. « la Pléiade », 1959.
  • Stendhal, Journal et Souvenirs d’égotisme dans Œuvres intimes, Paris, Gallimard, coll. « la Pléiade », 1955 (avec Stendhal le posthume entre dans le présent. Le Journal de Stendhal paraît en 1888 et retient immédiatement l’attention de Nietzsche).