CANY Bruno. Artaud : la scène de l’homme hiéroglyphe et l’Ailleurs


2019-2020 – Semestre 2
Mercredi 12h-15h
Licence, Master
 
CANY Bruno
Artaud : la scène de l’homme hiéroglyphe et l’Ailleurs
 
Antonin Artaud est un penseur de la contradiction et une personnalité profondément duelle, et il est aussi vain qu’absurde de vouloir faire de lui prioritairement un poète ou un acteur. Nous comprendrons le théâtre comme l’unique lieu spatio-temporel du corps effectif, lieu où le corps échappe à son négatif, le concept ou la notion de corps, et où le corps est pensé autrement que ne le fait la pensée avec « l’homme hiéroglyphe ».
Depuis cette scène de la pensée qui, d’entrée, avec une pièce telle que Paul les oiseaux ou La Place de l’amour (1925), assume sa dimension poétique (c.-à-d. ne relevant pas de la scénographie) et qui, in fine, lorsque le théâtre a abandonné l’édifice du même nom et s’est replié sur le seul « homme théâtral », et que celui-ci a finalement perdu ses moyens sur la scène du Vieux Colombier, ce 13 janvier 1947, la page des Cahiers, lieu de répétition du corps spirituel depuis quelques années déjà, devient cette scène métaphysique expérimentale qui permet au corps organique de se purger de ses organes avec, le 19 novembre 1947, le « corps sans organes », seul concept de corps non contradictoire dans ses termes.

Sur cette trajectoire – duelle et circulaire – il est un territoire pluriel essentiel à la naissance de la notion de cruauté, en tant que harmonieuse discorde qui signifie en mouvant le corps théâtral, c’est l’expérience de l’Ailleurs, à la fois sous sa forme intérieure, la folie, et à la fois sous la forme extérieure des cultures, avec le monde gréco-romain, le théâtre balinais et le voyage au Mexique.
 
Indications bibliographiques :
 
  • Antonin Artaud, L’Ombilic des limbes, Le Théâtre et son double, Héliogabale ou l’Anarchiste couronné, Les Tarahumaras, Lettres, 1937-1943...
  • Monique Borie, Antonin Artaud, le théâtre et le retour aux sources, Gallimard, 1989.